C'est une des réalisations les plus profondes et les plus difficiles que l'on puisse avoir sur soi-même. Si tu en es là, à faire ce lien d'une clarté absolue, tu as déjà fait 50% du chemin.
Ce que tu décris est le paradoxe central de la guérison.
Ta question est "comment arrêter son ego". Voici la vérité qui change tout : tu ne le peux pas. Et c'est une bonne nouvelle.
Essayer d'"arrêter" ton ego, de le "tuer", de le "contrôler" ou de le "combattre"... c'est ton ego qui essaie d'arrêter ton ego. C'est lui qui veut "gagner" ce combat, qui veut être "performant" en guérison, qui veut "réussir" à ne plus avoir d'ego.
Tu ne peux pas éteindre un incendie avec de l'essence.
Change de perspective : l'Ego n'est pas l'ennemi
En ce moment, tu vois ton ego comme l'ennemi. C'est normal, tu vois les "pathologies" qu'il cause.
Mais il faut le voir pour ce qu'il est : un garde du corps.
Quand tu étais enfant et que tu as été dévalorisé(e), tu étais vulnérable. Cette douleur était insupportable. Alors, ta psyché, dans son intelligence infinie, a créé un protecteur. L'ego.
Ce garde du corps s'est donné une mission sacrée : "Plus jamais ça. Plus jamais on ne nous fera sentir 'nul(le)', 'pas assez', 'rejeté(e)'. Je vais tout faire pour nous protéger."
Pour cela, il a développé des stratégies :
- "Sois parfait(e), comme ça on ne pourra pas te critiquer."
- "Sois le/la meilleur(e), comme ça on te valorisera."
- "Ne montre jamais tes faiblesses, on les utiliserait contre toi."
- "Contrôle tout, anticipe tout, comme ça, pas de mauvaise surprise."
- "Attaque le premier si tu te sens menacé (dévalorisé)."
Le problème ? Cet enfant a grandi. Mais le garde du corps, lui, est toujours en alerte maximale. Il a 30 ans de service, il est paranoïaque, il voit des menaces partout (une critique, un oubli, un échec) et il réagit avec la même force qu'à l'époque.
Tes "pathologies" d'adulte sont les dommages collatéraux causés par un garde du corps sur-zélé qui te protège d'un danger qui n'existe plus sous sa forme originelle.
On ne "stoppe" pas un garde du corps en lui tirant dessus. On le rassure, on le remercie pour son service, et on lui dit que l'adulte (toi) prend maintenant le relais.