La résilience : L'art de rebondir et se reconstruire plus fort

Nathalie Neumann Par Le 30/10/2025 0

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                       La vie n'est pas un long fleuve tranquille. Tôt ou tard, nous sommes tous confrontés à des
                       tempêtes : un échec, une perte, une maladie, un traumatisme. Face à ces épreuves, nous ne
                       réagissons pas tous de la même manière. Certains s'effondrent, tandis que d'autres
                       parviennent, non sans mal, à rester debout et à continuer d'avancer. C'est là qu'intervient
                       cette capacité fascinante : la résilience.

                        Mais qu'est-ce que la résilience, exactement ?

                        Et, plus important encore, est-ce une compétence que l'on peut développer ?

Qu'est-ce que la résilience ?

Souvent définie comme la capacité à rebondir après un choc, la résilience est bien plus complexe qu'une simple "force de caractère".

Le mot vient du latin resilire, qui signifie "sauter en arrière" ou "rebondir". En psychologie, ce concept, popularisé notamment par Boris Cyrulnik, décrit le processus qui permet à un individu de bien se développer, de continuer à se projeter dans l'avenir, malgré des événements déstabilisants ou des conditions de vie difficiles.

Il est crucial de déconstruire un mythe tenace : la résilience n'est pas l'invulnérabilité. Une personne résiliente n'est pas quelqu'un qui ne ressent rien, qui n'est pas blessé ou qui ne souffre pas. Au contraire, la résilience implique de ressentir la douleur, de traverser le chaos, mais de ne pas se laisser définir ou détruire par lui.

Une belle métaphore est celle du Kintsugi, cet art japonais qui consiste à réparer les poteries brisées avec de la laque saupoudrée d'or. L'objet n'est pas seulement réparé : il porte la marque de son histoire et devient, grâce à ses lignes de faille dorées, paradoxalement plus précieux et plus beau. La résilience, c'est notre Kintsugi intérieur.

Les piliers de la résilience

La résilience n'est pas un bloc monolithique. Elle s'appuie sur un ensemble de facteurs internes et externes qui interagissent. Si vous cherchez à renforcer la vôtre, voici les piliers sur lesquels vous pouvez vous appuyer :

  1. Le lien social et le soutien : C'est peut-être le pilier le plus important. Il est très difficile d'être résilient seul. Avoir un réseau de soutien (amis, famille, conjoint, thérapeute) sur qui compter, à qui parler sans jugement, est fondamental. C'est ce que Cyrulnik appelle les "tuteurs de résilience" : une main tendue qui aide à se relever.
     
  2. L'acceptation réaliste : La résilience commence par l'acceptation de la réalité, même si elle est douloureuse. Cela ne signifie pas être passif ou se résigner, mais plutôt arrêter de lutter contre ce qui est et ce qui ne peut être changé. C'est le point de départ pour mobiliser son énergie vers ce que l'on peut changer.
     
  3. La flexibilité cognitive et l'optimisme : Les personnes résilientes ont tendance à voir les difficultés comme temporaires et surmontables. Elles ne tombent pas dans le "c'est de ma faute" ou le "ça durera toujours". Elles savent recadrer la situation, chercher des solutions alternatives (la fameuse flexibilité) et garder confiance en leur capacité à s'en sortir.
     
  4. La capacité à trouver du sens : face à l'absurdité de la souffrance, trouver un "pourquoi" peut tout changer. Comme l'a écrit le psychiatre Viktor Frankl, survivant des camps de concentration : "Celui qui a un 'pourquoi' qui lui tient lieu de but, de finalité, peut vivre avec n'importe quel 'comment'". Ce sens peut se trouver dans l'aide aux autres, dans la spiritualité, dans un projet créatif ou dans un engagement.
     
  5. Une bonne estime de soi : Croire en sa propre valeur et en ses compétences (même minimes) donne la force nécessaire pour affronter les obstacles. Cette estime se nourrit des succès passés, aussi petits soient-ils.

La résilience se muscle au quotidien

La bonne nouvelle, c'est que la résilience n'est pas un don inné réservé à quelques chanceux. C'est une compétence qui se travaille, se cultive et se renforce tout au long de la vie.

Comment ?

  • Prenez soin de votre base : Un corps fatigué ou stressé gère mal les chocs émotionnels. Le sommeil, une bonne alimentation et une activité physique minimale sont les fondations de votre santé mentale.
     
  • Identifiez ce que vous contrôlez : Face à un problème, dessinez deux cercles. Un pour ce que vous ne contrôlez pas (la météo, les actions des autres...) et un pour ce que vous contrôlez (vos réactions, vos actions, vos paroles). Concentrez 100% de votre énergie sur le second cercle.
     
  • Changez votre récit interne : Au lieu de "Pourquoi ça n'arrive qu'à moi ?", essayez "Qu'est-ce que cette situation m'apprend ?"
     
  • Osez demander de l'aide : La vraie force n'est pas de tout porter seul, mais de savoir quand tendre la main.
     
  • Célébrez les petites victoires : Vous avez réussi à sortir du lit un jour difficile ? C'est une victoire. Vous avez passé un coup de fil que vous redoutiez ? C'est une victoire. La résilience se construit pas à pas.

Conclusion

La résilience n'efface pas les cicatrices. Elle leur donne un sens. C'est un processus dynamique, un mouvement constant entre la douleur de ce qui a été perdu et l'espoir de ce qui peut être reconstruit. Ce n'est pas le fait de ne jamais tomber, mais l'art de toujours trouver une raison, et un moyen, de se relever.

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