Source : http://www.joseebrissette.com/
Souvent dans des articles, des livres ou des citations, nous lisons cette phrase qui dit que nous sommes responsables de nos souffrances.
QU’EST-CE QUE ÇA VEUT DIRE EXACTEMENT ?
Ici, nous pouvons le prendre de différentes manières. Nous pouvons penser que nous sommes responsables de ce qui nous arrive, dans ce sens que nous attirons à nous les événements souffrants ou heureux qui sont sur notre route, que c’est nous qui les créons. Ce qui n’est pas toujours faux mais pas toujours vrai non plus. Il y a du discernement à y avoir. Ceci dit, comme j’en ai déjà parlé dans d’autres articles, ce qui est dans notre inconscient mène notre vie. Donc, si nous avons des croyances inconscientes, qu’elles soient positives ou négatives, elles vont nous dicter notre façon d’agir et peuvent nous attirer certaines situations tant favorables que défavorables. Même chose en ce qui concerne nos émotions refoulées ou nos blessures du passé. Si elles n’ont pas été mise à jour, ramenées à la conscience et libérées, elles risquent de mener notre vie et nous attirer encore une fois des situations ou des personnes qui vont tenter de réveiller ces blessures afin que nous les guérissions. C’est une façon de voir les choses lorsque nous disons que nous sommes responsables de nos souffrances. Toutefois, ici, j’apporte un bémol. En fait, penser les choses de cette façon, lorsque nous nageons en pleine souffrance, ne nous apportera rien de positif mis à part de se sentir coupable de s’attirer ce genre de situations ou de personnes dans notre vie. Particulièrement lorsque les situations où les personnes sont négatives. De mon point de vue, je pense qu’il y a une part d’accident dans la vie et que nous sommes aussi confrontés au libre arbitre des gens qui nous entourent et ces gens peuvent, avec leur libre arbitre, créer beaucoup de souffrances et de mal autour d’eux. Par exemples: une femme qui a été agressée; une jeune fille qui a été violée; des enfants qui ont été tués par l’un des parents ou par un tireur fou; un accident d’autobus qui fait plusieurs victimes ou encore un tremblement de terre meurtrié; des enfants battus; etc. Ce ne sont là quelques exemples de choses qui peuvent, selon moi, venir du libre arbitre des gens ou encore des accidents de la vie. Dans ce sens, comment peut-on voir cette phrase d’une façon plus positive et réaliste.
ÊTRE RESPONSABLE DE SES SOUFFRANCES, QU’EST-CE QUE ÇA VEUT DIRE ?
Être responsable de ses souffrances ça veut dire :
Chaque fois que je souffre, qu’une personne ou une situation réveille en moi des souffrances, c’est à moi de m’occuper de ces souffrances. Je suis maintenant une adulte et personne ne pourra le faire à ma place. Je dois donc trouver l’aide nécessaire pour apprendre à accueillir ce que je vis. Malheureusement, tant que je reste à dire que c’est la faute de l’autre, je ne puis aucunement me libérer. Je reste victime de la situation ou de la personne en question. Je perds complètement le pouvoir que j’ai de me guérir et de poser les bons gestes pour me faire du bien. Le fait de blâmer l’autre ne m’apportera aucun soulagement. Lorsque la souffrance se manifeste en nous, que nous la ressentons dans notre corps physique, parce qu’une souffrance émotionnelle peut très bien se ressentir à l’intérieur de son corps physique, j’ai à prendre soin de moi. J’ai à m’arrêter et à accueillir ce que je vis. Naturellement, au début ce n’est pas facile parce qu’il peut y avoir beaucoup de confusion et de défensives. C’est dans ce sens que je dis qu’être responsable de ses souffrances c’est aller chercher l’aide nécessaire pour apprendre à voir clair en soi et se libérer de ce qui nous nuit. Personne ne pourra le faire à notre place.
Blâmer, critiquer, juger, remettre la responsabilité sur le dos de l’autre ou de la vie, ça ne changera rien à votre état. Momentanément, ça peut vous apporter une certaine satisfaction, toutefois, elle ne sera que temporaire. C’est comme lorsqu’on se venge. La satisfaction est temporaire. Ici, je tiens à ajouter que ça peut arriver que l’autre ait réellement tort. Toutefois, vouloir à tout prix lui faire reconnaître son tort, s’il n’est pas prêt à le faire, ne vous apportera rien de bon mis à part de la frustration et peut-être encore plus de colère. Si j’ai été blessé par l’autre, que c’est réel, qu’il a effectivement été défensif, je peux lui exprimer que je suis blessé. S’il reconnaît sa faute et que vous avez pris le temps de vous dire, cela vous apaisera probablement. Ceci dit, si l’autre n’est pas en mesure de vous entendre, parce qu’il se sent trop coupable ou parce que vous êtes plutôt à le blâmer que de lui partager votre souffrance, il se peut que vous deviez en parler à quelqu’un d’autre qui saura vous entendre. Parfois, lorsqu’on a de la difficulté à admettre qu’on est blessé, il arrive qu’on se mette en colère et qu’on ne décroche pas. On ne veut pas montrer à l’autre qu’on a été blessé. À l’inverse, il arrive que certaines personnes pleurent et sont complètement effondrées alors qu’elles devraient toucher leur colère afin de ne plus accepter certains comportements qui sont inacceptables. Ces personnes n’ont pas appris à exprimer leur colère, elles la refoulent et acceptent l’inacceptable. Dans ce sens, elles doivent aller chercher de l’aide afin de retrouver leur capacité à ressentir et exprimer leur colère.
Vivre et apprendre à accueillir ses émotions, ça demande du temps et de la persévérance. Il y a beaucoup de nuances dans tout ce qui touche le monde émotionnel. Toutefois, une chose est sûre, lorsqu’on arrive à le faire, on se libère, on guérit, on voit plus claire en soi et on peut poser les gestes qui sont les plus adéquats pour notre mieux être.
DONC, ÊTRE RESPONSABLE DE SES SOUFFRANCES C’EST APPRENDRE À DIRE: Quand je souffre, c’est à moi qu’appartient cette souffrance. Si je souffre, c’est parce que j’ai été touché dans une zone vulnérable en moi (blessures, émotions refoulées, croyances) et je suis seul à pouvoir faire quelque chose pour m’en libérer.
Voilà quel est le sens d’être responsable de ses souffrances.