L’ACCEPTATION
Dans le vocabulaire religieux ou spirituel, l’acceptation renvoie au détachement, au renoncement, à la résignation, au consentement à ce que l’on croit être la Volonté de Dieu. Dans un autre contexte, elle consiste à affirmer ce qu’on veut et ressent et à croire en sa réalisation immédiate en lassant la réalité se produire, sans attente ni résistance.
L’acceptation réside au fondement de toute réalisation spirituelle, qu’il s’agisse de résoudre un problème, d’améliorer un état ou de progresser dans la compréhension des lois de la Vie. N’ayant rien à voir avec la avec la résignation, elle amène à accepter la situation comme elle est et, s’il y a possibilité, à chercher une solution pour retrouver une vie heureuse. L’acception consiste encore à accepter que la solution qui est en harmonie avec le destin peut être différente de ce qu’un être peut penser ou désirer dans l’instant. Il arrive que l’on pense avoir lâché prise, mais que, en fait, on garde en pensée la voie par laquelle la solution doit provenir.
L’acceptation mène à la conscience que l’Énergie divine agit toujours dans la paix et sert toujours le bien commun et le bonheur de tous. L’acception consiste donc à cesser d’exprimer sa volonté en termes de «je veux» ou «je ne veux pas» pour se conformer, quand il le faut, à la Volonté supérieure, au Plan cosmique. Parfois un événement actuel ou un événement prévisible apparaît comme inacceptable. Un être est convaincu qu’une telle occurrence ne peut pas faire partie de son lot puisque la souffrance qu’elle engendre est immense.
Sauf qu’il faut savoir que, plus un être résiste, plus les choses se compliquent et plus la souffrance s’accroît. Chacun gagne à savoir accepter les changements qui se présentent dans sa vie : accepter l’éloignement ou le départ d’un être aimé, la perte d’un travail, la suppression d’un bien, un décès inattendu. Le fait de s’accrocher ne contribue qu’à se détruire moralement et physiquement. L’accepter permet au plan de son âme de se déployer dans l’harmonie. Alors, avec le temps, le baume de l’amour divin parvient à apaiser la peine de la perte, à faire oublier l’échec ou l’erreur d’une expérience, à corriger le faux pas.
Dans la vie, le changement, qui ouvre à la nouveauté et permet d’explorer d’autres hypothèses, ne peut se faire sans qu’une réalité cède sa place à une autre. Il est parfois nécessaire qu’un être aimé s’éloigne pour permettre à un autre de se présenter; de perdre un emploi pour mener une autre expérience dans une autre firme; de changer de lieu de résidence pour changer d’air. Quant aux décès, ils sont aussi inéluctables, le transit terrestre reste bien éphémère.
Accepter que les êtres proches fassent leurs expériences personnelles durant leur incarnation ou partent quand l’échéance fatale se présente, c’est fort difficile. Pourtant, il n’y a là rien d’injuste ou d’immérité, il n’y a que l’expérience de destins différents.
Refuser l’inévitable ou l’incompréhensible, c’est alourdir son fardeau par la loi de l’attraction qui ramène dans sa vie ce que l’on conteste d’autant plus puissamment qu’on le conteste. Si quelqu’un essaie d’accepter, mais n’y arrive pas, il peut toujours faire appel à l’aide divine, constamment disponible, pour éclairer ses lanternes. Car, tant qu’un être refuse d’accepter, il poursuit la lutte, il résiste à la Vie. L’acceptation met justement un terme à la résistance et à la lutte, à cette habitude d’un être de ne porter attention qu’à ce qu’il aime ou privilégie, pour que s’aplanisse rapidement le chemin. Cela fait parfois du bien d’être contrecarré dans ses plans, car cela garde souple, disponible, adaptable.
L’acceptation commence par le constat de ce qui est là en soi ou devant soi. En ce sens, il s’agit simplement d’un autre mot pour désigner la belle vertu qui porte les noms de détachement ou de renoncement, qu’on préfère aujourd’hui appeler le lâcher prise ou le laisser aller. En ce sens, l’acceptation implique le consentement à s’ouvrir spontanément au dynamisme de la vie tel qu’il se présente en saisissant les limites de son libre arbitre. Elle suggère de prendre la décision de répondre à la Volonté de Dieu, qui ne désigne rien d’autre que le Plan cosmique, en acceptant pleinement la vie comme elle est afin de répondre à son destin d’être humain. Elle suggère encore de consentir à vivre son unicité et sa rareté de façon originale, créative, constructive, dans le respect de la Loi cosmique. Elle invite à croire que, au sens évolutif, conformément à l’Ordre ou à la Justice immanente, en tout temps et en tous lieux, tout arrive toujours pour le mieux, le bon comme le mauvais, le meilleur comme le pire.
Alors, un être apprend à considérer les circonstances extérieures de la vie comme le milieu et l’occasion d’apprendre et de progresser en conscience.
Nul n’a le choix : ce qui arrive, arrive, et ce qui s’est passé, s’est passé. Il ne reste qu’à en tirer la leçon salutaire. C’est moins ce qui arrive qui détermine l’orientation de sa vie que ce qu’on décide d’en faire. Ainsi, quand on accepte de plein gré un fait, il n’y a plus de souffrance. Et c’est le meilleur moyen d’écarter la peur. Tout vient, tout passe, rien n’est permanent. Tout ce qui vient passe toujours et tout ce qui arrive, on l’a attiré, consciemment ou inconsciemment. Ainsi, l’acceptation permet d’opérer en soi une alchimie intérieure par la conscience qu’il existe une Providence divine qui ne se trompe jamais. Cette conception aide à dissoudre les nœuds karmiques. Mais accepter ne consiste jamais à baisser les bras ou à se résigner.
En fait, pour chacun, l’acceptation devrait consister à embrasser, à tenir et à aimer chaque situation comme si elle lui appartenait, parce que, en fait, elle résulte de sa propre créativité consciente ou inconsciente. Cela implique qu’un être l’assume entièrement, sans fatalisme, pour en faire l’expérience autrement, en changeant, au meilleur de ses connaissances et de ses moyens, ce qu’il peut changer et en s’adaptant pour le reste. En ce sens l’acceptation coïncide avec la sagesse. Car l’acceptation n’implique jamais que l’on doive maintenir ce que l’on peut changer mais dont on est insatisfait. Dans certains cas, elle invite à éviter de faire acception de personnes et à bénir tout. L’homme est un être libre, mais il doit connaître les limites de son libre-arbitre. C’est pécher contre l’Esprit que de se couper de la Source divine, de refuser la vie et de ne pas réaliser la part du Plan cosmique qui relève de son destin propre. Quoi qu’en pensent plus d’un, qui comprennent mal le sens de la présumée liberté de l’homme, celui-ci gagne à se conformer à la Volonté de Dieu, même s’il peut tenter de s’y soustraire.