Haine et ressentiment peuvent aider à survivre à une agression, mais à long terme, ils nous détruisent. Pour en sortir, il est utile d’essayer de se mettre dans la peau du coupable. Cela donne du sens à l’acte qui nous a fait mal, et dans une certaine mesure, le rend « acceptable ». Comprendre les motivations du coupable ne vise surtout pas à l’excuser, mais à reconnaître ses faiblesses. Le philosophe Paul Ricœur appelait ainsi à « ne pas limiter un homme à ses actes, aussi monstrueux soient-ils ».
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Du bon usage de la haine et du pardon de Gabrielle Rubin.
Une victime doit parfois savoir haïr pour ne plus souffrir à la place de son bourreau… La psychanalyste défend sa pensée d’une plume limpide et l’illustre de récits poignants. « Nos patients, ce sont les innocents qui souffrent d’une culpabilité indue, dit-elle. Les bourreaux, le plus souvent, se portent plutôt bien » (Payot).